Skip to content

Sur le chemin de l’école

Au village de Laprak, en pays Gurung Laprak 9 heures du matin.

Dans l’interminable escalier de pierres qui relie les villages de Laprak le Haut de Laprak le Bas, la longue file de gamins rouges ou bleus serpente doucement sur les marches irrégulières des 600 m de dénivelé qui séparent le village de la nouvelle école. Dans ce coin reculé du Massif du Manaslu, au Népal, qui fut l’épicentre du dernier tremblement de terre qui ravagea la région, la vie si tranquille de cette petite communauté agricole s’est singulièrement compliquée après que le vieux village fut décrété inhabitable par les experts et que l’école et les maisons furent construites 600 m plus haut. Comme le dit Ganga, père de famille, et propriétaire d’un petit lodge :

“Cette situation est dramatique. Bien sûr les nouvelles maisons là-haut seront confortables mais on ne pourra rien planter, pas construire ni hotel ni restaurant et nos champs seront 600 plus bas… Et puis les vieux ne pourront pas suivre car ils n’ont pas les moyens de bouger et de pourvoir les pierres et le bois de construction. Et puis on n’abandonne pas non plus les dieux comme ça, du jour au lendemain. Bref pour l’instant personne n’est décidé à rejoindre le Haut village et nous préférons vivre dans nos abris de tôle mais qui sont nos maisons depuis des générations. Quitte à vivre avec le risque d’un nouveau tremblement de terre…”

En attendant les gamins atteignent finalement l’école après presque deux heures de marche, il est 10h30, quelques heures à ânonner un vague alphabet avant de reprendre le chemin du village, pieds nus, car ils ont remisé les tongs dans le sac car ça freine la descente. Et demain, il y a (encore) école…

Ramada se péprare pour attaquer le chemin de l’école 600 m plus haut…

Join the conversation

Your email address will not be published. Required fields are marked *